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Wednesday, October 28, 2015

Fin de l’ère Alber Elbaz chez Lanvin En savoir plus sur Le Monde




L’automne 2015 est la saison des grands bouleversements dans l’industrie du luxe : après la séparation de Christian Dior et de Raf Simons, c’est au tour de la maison Lanvin de confirmer la fin de sa collaboration avec Alber Elbaz, le 28 octobre. Après une annonce faite, en interne uniquement, dans l’après-midi, une lettre signée d’Alber Elbaz (et expédiée depuis une adresse Gmail hors Lanvin) a officialisé la rupture dans la soirée. « Au moment où je quitte la maison Lanvin sur décision de l’actionnaire majoritaire, je veux exprimer mes remerciements et mes chaleureuses pensées à tous ceux qui ont travaillé avec acharnement au réveil de Lanvin au cours des 14 dernières années (…) », écrit le designer. Cette union a en effet été longue et particulièrement fructueuse. Avec son nœud papillon, ses rondeurs et son sens de l’humour – lisible aussi dans les vitrines surréalistes inventées pour Lanvin –, ce designer, né au Maroc et élevé en Israël, a su se faire une place à part dans le cœur de ses clients comme celui d’ailleurs des gens de la mode qui ne se montrent pas toujours très tendres.

Mais c’est dans la garde-robe des femmes qu’il brille le mieux. Avant d’arriver chez Lanvin en 2001, son C.V. était déjà bien chargé : la maison américaine Geoffrey Been à New York (un spécialiste du drapé glamour), Krizia en Italie, Guy Laroche puis Yves Saint Laurent avaient accueilli le créateur. Chez Lanvin, il a véritablement imposé un style, une allure. Ses robes de cocktail en satin drapé, ses vestes en gros-grain, ses blouses à manches bouffantes, ses grosses fermetures à glissière industrielles, ses bijoux (en collaboration avec Elie Top) portés en cascade façon Castafiore rock et délicieusement turbulente ont fini par incarner une esthétique reconnue.

La « patte » Elbaz

Fantaisiste, ultra-féminine, glamour, la « patte » Elbaz est une sorte de version généreuse, joyeuse et quotidienne de l’esprit « couture parisienne ». Sa recette a vite rencontré le succès : la maison de couture fondée en 1889 (la plus ancienne du marché) et rachetée en plein déficit en 2001 par la taïwanaise Shaw-Lan Wang est redevenue bénéficiaire en 2007. En 2010, le succès de sa collection en collaboration avec H&M a aussi montré qu’il avait un fan-club qui dépassait largement les frontières du luxe.
Cette histoire d’amour s’achève aujourd’hui après quelques rumeurs de froid entre le designer et la propriétaire taïwanaise, ou d’autres qui rapportent que la maison serait à vendre. C’est surtout un cycle qui prend fin pour le designer comme pour la maison. Celle-ci va devoir trouver un directeur artistique capable de lui donner un nouvel élan, hors de l’ombre et de l’héritage laissés par « Monsieur Elbaz » que certains voient déjà chez Christian Dior. Un bruit qui s’ajoute au mystère insondable qui règne autour de la succession de Raf Simons. Avec son goût de la ligne couture et de la fantaisie féminine pur luxe et contagieuse, Alber Elbaz apparaîtrait cependant comme un choix sensé. À 54 ans, le designer possède aussi la maturité et la notoriété pour endosser un tel costume, sans compter un public globalement acquis à sa cause.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/mode/article/2015/10/28/fin-de-l-ere-alber-elbaz-chez-lanvin_4798736_1383317.html#xDJVoIko24ayHKA4.99

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